Jour 16
Cette journée était sûrement la plus éprouvante. Je suis très fatiguée mais aimerais marcher 12 km et faire 1200 de dénivelé pour arriver au Monte Cuarnan au-dessus de Gemona. Si je décolle là demain, il y a des fortes chances que j’arrive en Slovénie directement !
A Gemona, il y a une compétition cette semaine mais aujourd’hui ils ne volent pas. C’est à nouveau une journée orageuse, l’air est lourd et humide.
Mon rythme de marche est très lent et suis vraiment pas motivée. Je prends plein de pauses et m’arrête boire plusieurs cafés en chemin. Marcher à plat, c’est vraiment pas mon dada.
Après 10km, j’arrive sur un sentier en forêt avec plein de cascades. C’est un endroit paradisiaque et il n’y a personne !
Je profite pour m’arrêter un moment et manger mon pique-nique. Il me reste 1000m de dénivelé mais l’orage s’approche.
Que faire ? Attendre à l’abri quelque part ou espérer que ça passe à côté ? D’un pas décidé j’entame la montée mais après 10 minutes je rebrousse chemin pour aller me mettre à l’abri. Le ciel est noir mais l’orage est juste passé à coté contrairement à ce que montraient les prévisions.
Je reprends ma route et le ciel devient magnifique. Je réfléchis à décoller pour monter en volant au lieu de faire la montée à pied. Je m’arrête un moment sur un décollage à 900m mais les thermiques ne semblent pas assez bons. Je grimpe encore 200m et me prépare à décoller.
Mais au moment où je veux partir, un hélicoptère de sauvetage arrive. Il se positionne devant moi et fait descendre un homme en rappel à une centaine de mètres. Je ne comprends pas ce qui se passe. Par peur d’avoir appelé les secours avec ma balise GPS, je vérifie que je n’ai pas appuyé sur le bouton SOS. Non. Ouf. Le sauveteur s’approche de moi et je lui demande ce qui se passe. Il me fait signe « Non » et repart. L’hélicoptère tourne 20 minutes autour de moi, part et revient à plusieurs reprises et puis disparaît.
Le ciel s’est assombri et maintenant tout est à l’ombre. Pffffffff. J’hésite à tout remballer car j’ai peur de ne pas réussir à monter avec le peu de thermiques qu’il reste. J’attends encore 10 minutes et le soleil revient. C’est le moment à ne pas rater !
Rapidement, je survole le sommet de la montagne. Mais je vois l’hélicoptère posé avec le moteur allumé. Je reste en l’air de l’autre coté et quelques minutes plus tard le pilote de l’hélicoptère éteint le moteur. C’est le moment de poser rapidement !! Et un autre orage vient de derrière.
Un navette avec compétiteurs arrive au moment où je pose.
Ils voulaient voler mais ont juste raté le créneau.
Une super gentille pilote Viki vient m’aider à plier ma voile et me propose de descendre avec eux au camping.
Trop chouette, on passe la soirée à manger des sushis en discutant parapente.
Quelle chance de les avoir rencontrés, on a bien rigolé ! Merci pour l’accueil !!
Pour dormir, j’installe mon matelas de sol sous la grande toile de la compétition car l’herbe est trempée.
Demain c’est probablement le dernier jour de ce grand voyage !